Mots d'Afrique
Mise en voix et musique
Avec et par
Jean-Christophe Allais
Jean-Paul Vigier
Musiques :
Jean-Paul Vigier
Durée du spectacle : 1h
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Au commencement de ce projet il y eut d'abord une commande, Indépendances Africaines, initiée par la Ligue de l'Enseignement de Paris en octobre 2010.
Et puis il y eut notre ignorance parcellaire de l'Afrique, des Antilles, de leurs mots, de leurs rythmes, de leur Histoire.
Nous ouvrîmes leurs livres.
C'est alors que s'échappa des paroles inouies de femmes et d'hommes qui secouent la langue française de ses certitudes, la déracinent et lui impriment un sursaut vital... Au bout de l'horizon, Mots d'Afrique étaient nés.
Nous avons fait nôtre la parole de ces poètes issus d'une terre matricielle sans prétendre pour autant à l'exhaustivité. Seule la puissance de l'émotion, « le dérèglement de tous les sens » qu'elle éveille, ont orienté notre choix nécessairement lacunaire. D'autres rencontres viendront peu à peu atténuer nos ignorances.
A l'ombre de ces palabres salutaires, nous avons aussi répandu ici ou là quelques notes de musique. Non pas pour illustrer, non pas non plus pour appuyer une poésie qui se suffit à elle-même, mais plutôt par impuissance à résister à cette force d'un verbe poétique dont la gravité toujours légère s'ordonne autour de la danse vitale des mots : « Tu es danse par les légendes d'or des nuits nuptiales /Par les temps nouveaux et les rythmes séculaires » (David Diop).
« A New York »
New York ! je dis New York, laisse affluer le sang noir dans ton sang
Qu'il dérouille tes articulations d'acier, comme une huile de vie
Qu'il donne à tes ponts la courbe des croupes et la souplesse des lianes.
Voici revenir les temps très anciens, l'unité retrouvée la réconciliation du Lion du Taureau et de l'Arbre.
L'idée liée à l'acte l'oreille au cœur le signe au sens.
Voilà tes fleuves bruissant de caïmans musqués et de lamantins aux yeux de mirages. Et nul besoin d'inventer les Sirènes.
Mais il suffit d'ouvrir les yeux à l'arc-en-ciel d'Avril
Et les oreilles, surtout les oreilles à Dieu qui d'un rire de saxophone créa le ciel et la terre en six jours.
Et le septième jour, il dormit du grand sommeil nègre.
Léopold Sédar Senghor (Sénégal) « A New York », 1956 |
Auteurs :
Amadou Hampâté Bâ (Mali),
« Je suis une calebasse au fil de l'eau » in Sur les traces d'Amkoullel, l'enfant peul, Actes Sud,1998.
Aimé Césaire (Martinique),
« Cahier d'un retour au pays natal », (1947), Présence Africaines, 1983.
Bernard Binlin Dadié (Côte d'Ivoire)
« Rêve » (1943) ; « Je vous remercie mon Dieu » (1956); « Harlem » (1963); « Ramasseur de balles », (1964), in Homme de tous les continents, Présence Africaines, 1967.
Tanella Suzanne Boni (Côte d'Ivoire)
« Il n' y a pas de parole heureuse », (1970), Le bruit des Autres, 1997.
René Depestre (Haïti)
« Afrique », in Minerai noir, Présence Africaines, 1956.
Gaoussou Diawara (Mali)
Afrique, ma boussole , 1980, édité par l'auteur.
David Diop (Sénégal) « A une danseuse noire », in Coups de pilon, Présence Africaines, 1956.
Malick Fall (Sénégal)
« Mâles », in Reliefs, Présence Africaines,1964.
Albert Issa (Niger)
« Sahel», Ballade poétique, in La pensée universelle, Paris, 1986.
Amadou Elimane kane (Sénégal)
La Parole du baobab, éditions Acoria, Paris, 1999.
Kiné Kirama Fall (Sénégal)
« J'ai rêvé de toi », in Les Elans de grâce, CLE , Yaoundé,1979.
Annette Mbaye d'Erneville (Sénégal) « Kassak », in Kaddu, Imprimerie A. Diop, 1963.
Paul Niger (Guadeloupe)
« Je n'aime pas l'Afrique », Initiation, Seghers, 1954.
Léopold Sédar Senghor (Sénégal)
« A New York », (1956), in œuvres poétiquesEditions du Seuil, 1990.
William Syad (Somalie)
« Qui suis-je? », « Hier », « Effluves », in Harmoniques, N.E.A. Dakar-Abidjean, 1976.
Véronique Tadjo (Côte d'Ivoire)
« Vous les fouilleurs de poubelles » « Oublie le souvenir » « Nous sommes des solitudes » « Il n'y a qu'une seule histoire d'amour », in Latérite, Ceda-Eca-Hatier-Lea, 1984 ; « Tu es », « Combien de temps », in A mi-chemin, L'Harmattan, Paris, 2000.
Guy Tirolien (Guadeloupe)
« Prière d'un petit enfant nègre », « Black Beauty », in Balles d'or, Présence Africaines, Paris, 1961.
Et d'autres auteurs à venir... |